Monde en crise. Notre santé a été mise a rude épreuve. Notre « vivre ensemble » a été fragilisé par d’interminables mois de pandémie, avec leur cortège de conséquences difficiles et éprouvantes. Notre paix, notre sécurité et notre économie sont menacées. Il y a eu le terrorisme, et aujourd’hui, il y a la guerre en Ukraine, à la porte de l’Europe : à notre porte. Notre maison, la planète terre, brûle ! Les sécheresses se multiplient. Et le niveau des eaux qui monte menace des zones littorales très peuplées. Que ferons-nous lorsque nous devrons accueillir – en plus des réfugiés de guerres – des vagues de réfugiés climatiques ?
Aujourd’hui, l’ambiance est morose. Il y a tant d’incertitudes et de sujets de crainte. Après des mois de pandémie, la guerre en Ukraine, les prix de l’essence et de la farine explosent… Ça n’en finit pas ! On a l’impression d’être devant un mur de brouillard. Et quand on ne voit pas à plus d’un mètre devant soi, on finit par ne pas regarder plus loin que le bout de ses pieds. On finit par perdre toute capacité à se projeter de l’avant. C’est comme si l’horizon nous était confisqué. Comment faire, alors, pour aller de l’avant et pour se projeter vers l’avenir avec confiance ?
« Est-il encore possible, aujourd’hui, au milieu d’un monde en crise, d’avoir de l’espérance ? ».
Voici, face à la crise de notre monde, 3 postures qui s’offrent à nous.
Première posture : l’hédonisme, la positive attitude.
C’est très terre à terre… On recherche un bonheur pour soi dans l’ « ici » et le « maintenant ». Avec la réouverture des restaurants et des cinémas sans PASS et sans masque, et la relance de l’économie, certains espèrent un retour à la normale. À quoi sert le catastrophisme ? Il faut bien vivre tout de même ! Alors recherchons le bonheur, la réussite, l’épanouissement personnel, maintenant. « Mangeons et buvons, car demain, nous mourrons ».
Il est vrai que quelles que soient les menaces, les besoins des gens restent les mêmes. Au sommet de la pyramide des besoins humains, conçue par Abraham Maslow, ce maître à penser de la psychologie positive, a placé l’épanouissement personnel. C’est bien dans l’air du temps. Tant de séminaires d’entreprises et de livres sont là pour nous aider à nous accomplir.
Un aspect positif de cette posture est le refus de céder au catastrophisme, qui tue l’espoir. Cette approche permet une appréciation exhaustive et réaliste de besoins humains légitimes et universels.
Quelques remarques cependant. Un retour au monde d’avant, est-ce réaliste, réalisable, ou même souhaitable ? Face aux difficultés, il est facile d’apaiser momentanément nos angoisses existentielles dans l’hédonisme. C’est-à-dire à travers la recherche du plaisir à tout prix, et l’évitement du déplaisir. Mais cela n’est pas sans risque.
En effet, ne penser qu’à son bonheur personnel à court terme, c’est un peu égoïste. N’y a t-il pas, aujourd’hui, un bonheur collectif à construire, ensemble, sur le long terme ? Un bonheur pour soi, mais aussi pour les autres, pour aujourd’hui, mais aussi pour demain ?
De plus, avec la positive attitude, la souffrance, est comme esquivée, et gommée de notre horizon. Mais ne fait-elle pas partie de notre réalité ? N’est-elle pas l’intruse qui toujours, dans nos vies, survient comme ce que l’on ne maîtrise pas, ce que l’o n’a pas choisi ? Alors, que faire quand les accidents de la vie et les passions tristes s’abattent sur nous ? Faut-il faire comme s’ils n’existaient pas ?
Deuxième posture : le survivalisme.
On regarde maintenant, à l’horizon, l’effondrement du monde. On parle de
collapsologie (collapse, en anglais, signifie effondrement). C’est le « Tous aux abris, sauve qui peut » généralisé, ou encore, l’utopie collective. Car certains déclament en effet : « Ce monde-ci est en train de s’effondrer. Tant mieux ! Bâtissons-en un nouveau ! ».
Dans son dernier rapport, le groupement international des experts du climat (GIEC) tire la sonnette d’alarme. Il existe, aujourd’hui, de nombreux constats, alarmants, qui nous laissent à penser que le monde est en train de s’effondrer.
Face à ces constats, certains se tournent vers le survivalisme. Ils envisagent des solutions individuelles pour survivre au grand naufrage du Titanic planétaire. Voilà leur stratégie : créer pour soi et pour ses proches une base autonome, avec kit de survie : un stock de marchandises alimentaires, d’articles de premiers soins, et d’armement défensif.
D’autres adoptent l’idée selon laquelle, « ce sont les riches qui détruisent la planète ». C’est d’ailleurs le titre d’un ouvrage d’Hervé Kempf, journaliste pour Le Monde.
« Fin du monde, fin du mois, même combat » ! Vous avez sans doute déjà entendu ce slogan des gilets jaunes, relayé par des groupes politiques plutôt à gauche. Aujourd’hui, beaucoup de groupes de sensibilité verte, ou de gauche, militent pour
un vivre ensemble plus économe en ressources naturelles, plus en phase avec nos besoins réels, et plus adapté à la capacité réelle de la planète à répondre à notre appétit, vorace, en énergie et en matières premières. Ces groupes, plus optimistes que les survivalistes, adoptent une stratégie basée sur la collaboration : jardins potagers collectifs, économie relocalisée, échange de biens et de services sans monnaie…
Un aspect positif de cette posture, c’est de porter un regard réaliste sur la situation. Pas de politique de l’autruche. La crise écologique et économique planétaire, on la regarde en face. On sait que notre humanité est comme un TGV lâché à toute vitesse et sans frein, hors des rails, droit vers le mur. Cette posture dépasse la recherche individualiste et égoïste de réussite personnelle et matérielle pour chercher à maintenir la vie humaine au-delà du temps présent, et aussi parfois, à construire un « vivre ensemble » meilleur.
Quelques remarques cependant. Il y a un risque de verser soit dans l’utopie, soit dans le déclinisme.
Le déclinisme, ce serait la variante survivaliste dure, pour soi et ses proches… Un genre de retrait fataliste, hors du monde, qui évince les autres de sa perspective. L’utopie, ce serait croire qu’il suffit de renverser le vieux système pour passer au nouveau. Mais est-ce le système humain, notre société, qui est malade ? N’est-ce pas plutôt l’état de notre cœur ?
Troisième posture : espérer dans les promesses de Dieu :
Lecture proposée : Romains 8.18-29, dans la traduction Parole Vivante de la Bible.
La 3ème posture regarde, à l’horizon, les promesses de Dieu : C’est l’espérance chrétienne. Elle implique une triple correction de notre regard.
Première correction : Un changement de regard sur notre passé.
Espérer selon Dieu, ce n’est pas ignorer la réalité de la souffrance et de l’épreuve qui frappent chacun d’entre nous. Ce n’est pas cesser d’exprimer notre douleur. Au contraire ! Ce texte nous encourage à apporter à Dieu nos soupirs ! Bien plus, il nous parle d’un profond gémissement qui monte de toutes les créatures, et cela bien des années avant le dernier rapport du GIEC ! Mais le texte va plus loin, puisqu’il affirme : Celui qui a soumis la création à sa cupidité, et qui a livré la planète à l’esclavage des puissances de mort et de néant, c’est l’être humain ! Les humains ont mis le feu à la maison. Il sont devenu fous ! Et pourtant, Dieu leur avait confié l’intendance de la maison. Et maintenant, la délivrance des créatures ne viendra qu’à une seule condition. Il faut que les humains qui ont failli, soient eux-mêmes transformés par Dieu.
Voici une phrase à la mode, qu’on attribue à Gandhi : « Sois toi-même le changement que tu veux voir advenir dans ce monde ». C’est si beau ! Mais avant de vouloir changer le monde, ne devrait-on pas déjà se changer soi-même ? Un jour, le journal anglais le « Times » a mis à la une le titre suivant : « Quel est le plus grand problème dans le monde ? ». L’écrivain chrétien G.K. Chesterton a alors écrit au courrier des lecteurs: « Chers messieurs, c’est moi ».
Lors d’une conférence, au lendemain de la seconde GM, en mars 1946, Camus a dit ceci : « Oui, il y a une Crise de l’Homme, puisque la mise à mort d’un être peut être envisagée autrement qu’avec l’horreur et le scandale qu’elle devrait susciter, … Il est trop facile, sur ce point, d’accuser seulement Hitler et de dire que la bête étant morte, le venin a disparu. Car nous savons bien que le venin n’a pas disparu, que nous en portons tous dans notre cœur même et que cela se sent dans la manière dont les nations, les partis et les individus se regardent encore avec un reste de colère. »
Ce monde n’a pas été créé pour le mal, la maladie, et la mort. Nous non plus ! Au contraire, c’est notre rébellion contre le créateur qui a entraîné le monde dans la déchéance. C’est notre désir de construire notre bonheur sans Dieu et de vivre égoïstement notre vie qui a tout gâché. Voilà pourquoi les créatures ne sont pas les seules à soupirer ! Nous aussi, nous soupirons, en attendant que notre corps soit délivré.
Et voici, en quelques mots, la promesse de Dieu pour ceux qui croient en Lui. Il veut dès aujourd’hui :
- nous délivrer de notre égoïsme d’enfants gâtés qui veulent « tout, tout de suite »,
- nous délivrer de nos illusions quant à notre capacité à changer le monde par nos seuls efforts,
- transformer notre cœur, et y mettre l’espérance dans SES promesses à Lui.
Deuxième correction (de notre regard) : Un changement de regard sur notre avenir.
Nous sortons à peine d’une période de belles promesses électorales. Tous les candidats y sont allés de leurs belles promesses au peuple, et ont soulevé de grands espoirs. Ils se sont présentés comme les sauveurs de la France ! Et c’est comme ça tous les 5 ans. Mais on sait bien que les promesses ne seront pas tenues.
Dieu, lui, n’est pas un homme pour mentir et pour tromper. Dieu n’est pas un énième candidat à l’élection présidentielle. Dieu est Dieu ! Et ses promesses sont certaines, entièrement dignes de confiance. En Lui, il n’y a pas d’hésitation. En Lui, il n’y a pas le Oui et le Non. En Lui, pas d’entourloupes. Car ce qu’il promet, il a la puissance de l’accomplir !
Et comment peut-on devenir sûrs de ce que nous ne voyons pas encore ? Comment peut-on attendre avec confiance et persévérance ce que nous ne possédons pas encore ? Dieu nous vient en aide. Il nous donne un acompte de ce que nous allons recevoir à la fin. Il veut nous donner un cadeau de bienvenue dans la vie avec Lui. Un cadeau par lequel nous recevons comme un avant-goût de la vie à venir. Ce cadeau, c’est l’Esprit divin que Dieu veut placer dans notre cœur. Voilà pourquoi la Bible dit encore : « Notre espérance n’est pas trompeuse et ne risque pas d’être déçue, car Dieu déverse son Amour dans notre cœur par le Saint Esprit ». Cet Esprit, qui est aussi appelé l’esprit d’adoption, témoigne à notre esprit que nous sommes aimés de Dieu.
Dès aujourd’hui, vous pouvez recevoir de Dieu toutes ses promesses pour l’avenir ! Ses promesses qui dépassent de loin tout ce que vous pouvez imaginer et voir maintenant. Et ses promesses, les voici :
- une transformation de nos corps fragiles, malades, et soumis à la mort en corps indestructibles,
- une consolation totale de nos cœurs par Jésus, qui promet d’essuyer toute larme de nos yeux,
- •une restauration totale de ce monde, qui sera refait à neuf, et dans lequel paix et justice régneront.
Mais pour accueillir ces promesses, il faut avoir un cœur simple, et la confiance d’un enfant. Et cela, nous ne pouvons pas le produire par nous-mêmes ! Voilà pourquoi Dieu veut nous venir en aide : il veut nous donner son Esprit. Il veut placer son amour et sa vie dans notre cœur.
Troisième correction (de notre regard) : Un changement de regard sur notre présent.
Espérer selon Dieu, c’est donc attendre avec confiance ce qui nous a été promis. Mais cette attente confiante et persévérante, ce n’est pas une attitude passive. Ce n’est pas de l’attentisme. C’est une attitude active, une espérance vivante. Et cette espérance vivante consiste à changer de regard sur les difficultés de nos vies.
Dieu désire faire une œuvre profonde dans le cœur des humains qui croient en Lui. Cette œuvre : transformer leur caractère et les rendre plus forts. Voilà ce que dit la Bible : « Dès maintenant, nous pouvons être remplis de joie au milieu des épreuves et des souffrances. Oui, malgré nos difficultés et nos détresses, nous triomphons, car nous savons qu’elles contribuent à notre bien : l’épreuve nous apprend à être patients, la patience nous affermit et développe notre force de caractère, elle nous aide à faire toujours davantage confiance à Dieu. Lorsque nous avons traversé victorieusement l’épreuve, notre foi et notre espérance acquièrent force et constance. Or, notre espérance ne risque pas d’être déçue, car Dieu nous aime, e il nous a donné son Saint-Esprit qui a rempli nos cœurs de son amour. »
Le désir de Dieu, c’est de faire de chaque être humain son enfant, et de le façonner pour qu’il ressemble à son fils Jésus. Ainsi, Jésus devient l’aîné d’une nombreuse famille de frères. Et cette famille, c’est l’Église. L’Église, c’est un rassemblement d’humains imparfaits, mais un rassemblement d’humains qui marchent avec Jésus, et qui veulent lui ressembler. Et le désir de Dieu pour vous, c’est de vous envelopper dans son plan d’amour. Mais comment faire pour expérimenter cet amour de Dieu ?
Dès aujourd’hui, si vous placez en Dieu toute votre confiance, Dieu placera en vous son Esprit. Et cet Esprit divin, qui nourrira en vous une espérance nouvelle, viendra à votre secours. Il priera en vous, même sans paroles, en harmonie avec la volonté de Dieu. Aussi, si vous accueillez Dieu dans votre vie, vos souffrances et vos difficultés ne seront plus un mur infranchissable pour vous. Au contraire, vos circonstances, aussi difficiles qu’elles soient, pourront être remplies de la présence de Dieu, par le moyen de l’espérance.