Travaillant depuis dix ans dans l’industrie, j’ai pu observer à plusieurs reprises et à différentes occasions les défis de ce secteur particulier.
Bien que la Bible reste à mes yeux le meilleur livre d’analyse, je trouve que “La tête, la main et le cœur”, écrit par David Goodhart, ancien journaliste au Financial Times et fondateur du magazine d’idées Prospect, permet une compréhension contemporaine des maux et des frustrations de notre société et en particulier celles qui s’expriment dans le monde professionnel.
Je vous recommande donc chaudement cette lecture.
Synopsis / 4e de couverture
Le coronavirus a cruellement mis à nu l’aberrante hiérarchie des métiers : au sommet, les super diplômés qui occupent des postes prestigieux et bien rémunérés ; à la base, les métiers vitaux mais en réalité méprisés et mal payés, alors même que ce sont ceux-là, les infirmiers, les livreurs, les manutentionnaires… qui, pendant le confinement, ont fait tourner la société, quand les cadres sont restés chez eux, en télétravail.
L’intelligence cognitive est devenue l’unique critère de sélection méritocratique – la Tête a pris le pouvoir, au détriment de la Main et du Cœur, et façonné la société en fonction de ses intérêts. Dans les années 1970, la plupart des élèves quittaient l’école sans qualification ; aujourd’hui 40 % des postes sont réservés aux diplômés du supérieur. L’inflation artificielle d’une ” classe cognitive » sélectionnée sur ses diplômes universitaires a suscité une désillusion massive parmi la jeunesse diplômée et une frustration chez celle qui ne l’est pas.
Pourtant, une société démocratique doit pouvoir reconnaître et rétribuer justement tous ses membres, y compris ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas passer par de grandes études et des postes de cadre pour réussir dans la vie.
David Goodhart prône un rééquilibrage en faveur des métiers qui privilégient des qualités humaines comme la sensibilité, l’empathie, la générosité, l’habileté manuelle, même si elles sont encore sous-estimées et donc mal payées.
The Great News Presse dédie un modeste article à cet ouvrage car nous croyons que c’est une lecture qui sensibilisera notre lectorat et qu’elle contient des clés et des outils capables d’améliorer le monde industriel et les tensions qu’on y observe parfois.
En effet, La tête, la main et le cœur scrute en profondeur la justice et l’égalité de nos sociétés et interroge notre propre échelle de valeur à l’heure où le travail constitue une part importante, voire parfois l’intégralité de nos identités individuelles.
Au-delà du constat, David Goodhart propose des esquisses de solutions pertinentes qui auront le mérite de ne pas laisser le lecteur sur sa faim.
C’est un livre intéressant, parfois un peu compliqué, mais qui met en lumière des réalités trop rarement documentées.